J'entends partout sur Instagram que les "tradwife" ont mauvaise presse! Et honnêtement, je ne comprends pas bien pourquoi! On reproche aux femmes de faire ce qu'elles ont toujours fait, lorsqu'elles n'avaient pas le luxe de pouvoir faire autrement. Alors certes le monde a évolué, seulement est-ce vers de bonnes choses? ça, c'est une autre question!
C'est fou quand même que de dire: "j'élève mes enfants, je m'occupe de mon foyer, je fais tout maison, j'aspire à une vie plus calme dans la nature à élever mes poules, je demande l'avis de mon conjoint avant de prendre une grosse décision, et je dépends financièrement de mon mari" puisse soulever autant de propos négatifs!
Et si au lieu de taper sur les femmes qui font ce choix, on ne voyait pas ça comme un travail, à rémunérer par exemple? Pourquoi ce retour en arrière dérange-t-il autant? Je me pose sérieusement la question à peu près tous les jours! Oui, c'est à contre courant. Oui, la femme ne participe pas à l'effort commun pour remplir les caisses, et oui, elle peut faire peur au néo-féminisme. Mais, pour certains, c'est lui qui fait peur, soyons clairs.
J'ai toujours été à contre courant dans mes choix. On m'a reproché récemment de le faire exprès, et je crois que la masse qui fait l'effort de suivre le troupeau ne souhaite pas qu'on lui désobéisse. Alors forcément, être une mère au foyer traditionnelle, ça dénote!
Honnêtement, posez la question aux mamans qui vous entourent si ça n'a pas été un déchirement de laisser leur enfant à la crèche ou la nounou à deux mois. Vous imaginez, c'est moins que le temps qu'elles ont passé à l'imaginer dans leur ventre, et à le sentir grandir. Une folie, en somme!
Que l'on me jette la pierre, je serais toujours une fervente défenseuse des enfants.
Cependant, si pour x ou y raison, des personnes ne font pas ce choix,je le comprends, c'est tellement difficile de faire l'inverse opposé de tout ce qui nous a été inculqué par nos parents, la société, les films, etc... On a été bercé par une image de la femme "wonderwoman", qui peut tout avoir à condition de s'en donner les moyens. Moi aussi j'y ai cru. ça fait tellement rêver. Mais la vie, ce n'est pas Hollywood.
D'un autre côté, lorsque je parle avec des amies mamans, elles comprennent souvent notre choix de vie. Mais elles me disent, la plupart du temps, que les deux premiers mois étaient trop durs, qu'il est trop difficile de rester à la maison à faire "areu areu" et la popotte alors que le monde tourne autour d'elle. Honnêtement, je le comprends!
Donc nous sommes arrivés à un stade où les femmes se sentent plus utiles à se donner pour un patron que de se donner à fond pour leur famille, le mari qu'elles ont choisi, et leurs enfants qui sont notre sang, notre chair... Le message, c'est chacun pour sa peau ! Aux enfants: apprend à faire sans moi à deux mois, et au conjoint: je suis autonome et je n'ai pas besoin de toi!
Et si on apprenait à être des familles unies? Pour moi, être une mère au foyer traditionnelle, c'est un vrai job à plein temps. Être le manager de son foyer, c'est gérer les dépenses, trouver des fournisseurs (pour les courses, pour bien manger par exemple), se former sans cesse sur de nouvelles choses comme faire son pain, de la couture... C'est s'instruire pour apprendre la nutrition, les remèdes pour soigner ses enfants naturellement, être gestionnaire du foyer dans son ensemble, faire de l'évènementiel, savoir recevoir, avoir la casquette de psychologue de la famille pour voir quand quelqu'un ne va pas et maintenir tout le monde à flots... Je ferai un article beaucoup plus détaillé à ce sujet mais soyez-en sûre: être une "tradwife" c'est un rôle passionnant, non rébarbatif, à condition qu'on le vive comme tel! Et surtout évolutif: être mère au foyer avec des enfants en bas âge ou des ados demande un investissement différent. Peut-être que des ados vous permettront de travailler pendant leur temps scolaire mais demanderont plus de psychologie de votre part, pour répondre à toutes leurs interrogations d'adolescents!
J'aimerais aussi finir sur un point ou deux. Être mère au foyer traditionnel, c'est un choix de vie. Déjà, on le fait avec un homme que l'on a bien choisi, qui saura se donner pour sa famille, faire grandir ce projet avec vous, et vous respecter. Ce n'est pas l'histoire d'un homme qui dirige tout mais d'un couple qui travaille main dans la main dans le seul but de faire prospérer sa famille, vivre en harmonie, et de faire grandir ses enfants dans le cadre de vie le plus épanouissant possible. Et, sur ce point, quitte à paraître un tantiné has been, il me semble important de bien éduquer les jeunes filles pour qu'elles choisissent une bonne personne pour être le père de leurs enfants, et inversement! On a toutes été attirées par les bad boy, à un moment donné dans notre vie, mais que dire à nos enfants que l'on aime tant quand leur père ne tient pas la baraque? Papa n'assure pas, désolé.
Et le deuxième point: si vous ne vous sentez pas du tout concernée par tout ça, pas de soucis, le monde d'aujourd'hui offre plein de possibilités. Je ne cherche absolument pas à jouer les mères parfaites qui sont sur tous les fronts et font la morale aux autres. Ma vision de la tradwife est en réalité une vision de la "tradfamily" où tout le monde trouve sa place! Une idée, surement idéalisée, d'un ancien temps connecté à la nature et aux gens, où les choses me paraissaient plus simples (et mon papi vous le confirmerait), où les choses avaient du sens.
Alors évitez de m'accabler et voyez le beau dans le fait de se donner à sa famille!
À bon entendeur,
Laurette .
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