Notre président a récemment parlé de “réarmement démographique” pour la France. Au-delà du fait qu’il est curieux d’employer un vocabulaire militaire pour évoquer le fait de faire des enfants, la question de la natalité est effectivement vitale pour n’importe quelle civilisation.
Historiquement, on connaît trois stades dans la transition démographique d’une population:
1- Dans une société pré-industrielle, la natalité est élevée, et la mortalité également, donc le total de population stagne.
2- Dans une société en développement, la natalité est toujours élevée car les habitudes ont la vie dure, mais la mortalité baisse grâce à la technologie et au savoir-faire médical, donc la population augmente fortement.
3- Dans une société industrialisée, la natalité est faible car la mortalité est minime, donc la population stagne à nouveau.
Il n’est donc pas idiot de corréler, dans n’importe quelle société, le niveau de confort avec la baisse de la natalité. D’ailleurs, l’occident est aujourd’hui arrivé à un nouveau stade, le quatrième, qui est inédit dans l’histoire de l’humanité. En effet, la natalité est si faible que la population décroît à chaque génération, et ce, volontairement. Or, le niveau de confort atteint par l’occident du 21ème siècle est sans précédent, ce qui confirme la corrélation.
Nous pouvons même observer aujourd’hui un mouvement “No Kids”, pour lequel la reproduction est un fardeau à éviter à tout prix. Les militants “No Kids” évoquent deux principaux arguments:
1- La liberté ! Les jeunes occidentaux, baignés depuis leur naissance dans l'ultra confort, un cocktail d’écrans, de robots, de sucre et de literie moelleuse, voient les enfants comme une contrainte et une responsabilité. Ils ont raison. En tant que père de famille, je ne peux que confirmer que l’arrivée de mes enfants m’a forcé à sacrifier des activités, des moments, des opportunités professionnelles, etc… C’est un choc qui nous fait effectivement sortir de notre léthargie d’occidental célibataire. Ces gens disent donc, en substance: “Je préfère mon confort de vie et mon pouvoir d’achat, à mon pouvoir de reproduction”. Au moins, c’est clair. Une preuve de plus, s’il en fallait, du danger de l’addiction au confort. C’est une pensée à court terme, une pensée d’enfant gâté qui a une très faible opinion de lui-même, au point de ne pas vouloir se reproduire.
2- L’écologie ! “Faire un enfant, ce n’est pas écologique”. Voilà le deuxième argument le plus commun dans les mouvements “No Kids”. Là encore, c’est tout à fait vrai, pour ceux qui le disent. Pourquoi ? Comme nous l’avons vu, ce mouvement ne concerne que des occidentaux riches qui baignent dans le confort, et qui donc, par définition, polluent énormément par leur mode de vie. Le fait d’ajouter au monde une personne ayant ce mode de vie va effectivement augmenter les conséquences environnementales, c’est certain ! Mais alors, pourquoi eux-mêmes ne mettent-ils pas fin à leurs jours ? S’ils estiment que la nature est plus importante que la vie humaine, ils devraient logiquement en arriver là. Pourtant, peu le font. Pire encore, beaucoup disent que grâce à leur glorieux sacrifice de non parentalité, ils vont pouvoir ainsi gagner des “crédits pollution” qui vont leur permettre de profiter de tout le confort industriel toute leur vie. Quel courage ! L’écologie est donc ici un prétexte pour justifier une immaturité et une addiction à sa vie d’adolescent.
Le paradoxe de ce mouvement, c’est qu’il a été élaboré, et qu’il est aujourd’hui porté par de jeunes occidentaux éduqués, cultivés et souvent intelligents. Des gens qui réfléchissent au sens de la vie et aux conséquences de leurs actes sur le monde. Or, ce sont précisément ces personnes là qui devraient absolument se reproduire ! Leurs enfants seraient certainement des personnes qui leur ressembleraient, qui seraient éduquées à l’écologie et desquelles viendraient toutes les solutions aux problèmes environnementaux ! Au lieu de ça, ils laissent le monde à la merci de ceux qui s’en moquent, et qui sont donc par définition leurs ennemis ! Le mouvement “No Kids” est donc un mauvais calcul pour ceux qui utilisent l’argument écologique. Ils feraient mieux de changer leur mode de vie pour faire du bien à la planète, mais cela impliquerait des sacrifices encore plus importants que le fait de ne pas avoir des enfants… Quant aux autres, ce sont d’éternels adolescents, d’un égoïsme sans borne, qui ne vivent que pour eux et préfèrent jouir de tout ce dont ils peuvent tant qu’ils le peuvent et, après eux, le déluge.
Nous sommes tous issus d’une lignée de vie ininterrompue de plus de quatre milliards d’années. Tous nos ancêtres ont fait ce travail de reproduction malgré les catastrophes naturelles, les guerres, les épidémies… On parle là de la transmission de son patrimoine génétique, culturel, financier, etc… Bien sûr que c’est difficile, mais c’est dans l’adversité que l’on vit avec valeur. Alors, ne laissez pas les autres remplir le monde à votre place, et faites des enfants !
Adrien des Sources
Bonjour,
Sympa le blog. Cependant, impossible de s'abonner... snif.
Cdt.
M.D