Laurette des Sources
Notre manifeste
Depuis le néolithique et les premières civilisations de l’histoire de l’humanité, le sexe des individus conditionne leur rôle social et leur place au sein de leur foyer. Les différences biologiques entre les hommes et les femmes leur attribuent à chacun des facilités dans certains domaines et des difficultés dans d’autres. Les homo sapiens de sexe masculin ont en particulier une plus grosse masse musculaire, ce qui leur permet de conquérir l’espace plus facilement afin de s’accaparer les ressources présentes dans l’environnement et en faire profiter leur tribu. Ils ont également la particularité d’avoir une plus grande agressivité, très utile en cas d’attaque extérieure, ce qui les rend responsables de la protection physique d’un groupe. L’unicité des homo sapiens de sexe féminin est avant tout la capacité de pouvoir fabriquer la prochaine génération à l’intérieur de leur corps. Ce pouvoir extraordinaire leur confère une valeur gigantesque, mais les rend aussi vulnérables lorsqu’elles portent un bébé en elle ou bien qu’elles s’occupent de leur nouveau-né.
Et les enfants dans tout ça ?
Comme les homo sapiens vivent en petit groupe ou en village, les enfants de chaque groupe se connaissent, se fréquentent depuis la naissance, jouent ensemble du matin au soir, tous les jours de l’année. Ils développent ainsi leur corps, leur mental, apprennent les rapports de force, se forgent de compétences et des souvenirs pour la vie. Leur capacité à créer des liens sociaux va donc être déterminante pour la survie du groupe, car tous les individus sont interdépendants.
Ce modèle, avec “les hommes” d’un côté et “les femmes” de l’autre, a perduré en occident jusqu’au milieu du 20ème siècle, soit il y a environ cinquante ans seulement.
Depuis le milieu du 19ème siècle déjà, la révolution industrielle et l’exode rural en Europe ont contribué à faire évoluer ces schémas ancestraux. L’ère industrielle permet de fabriquer de la nourriture, des habits, des bâtiments, des véhicules et n’importe quel objet du quotidien en quantités astronomiques à des prix toujours plus bas, ce qui permet aux citadins d’améliorer drastiquement leur niveau de confort tout en ayant de plus en plus de temps libre. Les hommes n’ont plus besoin de s’occuper de leur champs en en assumant la responsabilité, ils n’ont qu’à travailler à l’usine durant des plages horaires définies et maîtrisées, en échange d’un salaire confortable. Les femmes ont des logements beaucoup plus faciles à entretenir, et des machines de plus en plus perfectionnées pour faire leur travail domestique à leur place. La taille des villes grandissantes crée de plus en plus d’anonymat, et le lien social se délite peu à peu. Un homme n’a plus besoin de son voisin pour construire sa maison, car il a une machine pour l’aider. Une femme n’a plus besoin de sa voisine pour lui emprunter un ingrédient qui lui manquerait, car elle a un supermarché pour la fournir à tout moment. Ces femmes, néo-urbaines, qui découvrent la vie en appartement dans des banlieues sans réelles activités, vont rapidement s’ennuyer de cette vie domestique sans lien avec l’extérieur, et vouloir accéder aux mêmes loisirs que les hommes. Elles ont donc besoin d’un pouvoir d’achat. Cette génération de femmes, que l’on a appelées “féministes” par la suite, réclame, en substance, d’avoir une vie similaire à celle des hommes, en ayant le droit de travailler pour un salaire, d’avoir une voiture pour se déplacer, de faire des études pour se cultiver, etc…
Et les enfants dans tout ça ?
Leur environnement est maintenant urbain, donc leur connaissance et leur attachement à la nature disparaissent progressivement. Le lien à leurs mères aussi, puisque celles-ci travaillent et ont donc de moins en moins de temps à leur consacrer. Ils sont donc rassemblés dans des élevages sans saveur appelés “garderie”.
Au fur et à mesure des dernières décennies du 20ème siècle, les femmes traditionnelles “au foyer” sont perçues par la société “travailleuse” comme des femmes arriérées, incultes, soumises à leur mari, voire même fainéantes. Elles sont idiotes car elle n’ont pas fait d’études, pauvres car elles ne travaillent pas, laides car elle n’ont pas accès aux cosmétiques et aux différentes modes, sans ambition car elles ne concurrencent pas les hommes dans leurs métiers… Cette stigmatisation, voire cette ostracisation dans certains milieux, pousse de plus en plus de femmes à adopter le nouveau modèle afin d’être respectées par la société moderne. Petit à petit, les différences ancestrales entre les hommes et les femmes tendent à s’effacer, en tout cas en apparence. Les hommes sont toujours naturellement plus grands, plus forts et plus agressifs, mais ils n’ont plus besoin de développer ces aspects car l’industrie leur offre tout ce dont ils ont besoin en échange de leur temps. Les femmes font toujours des enfants et sont toujours en charge de l’entretien du foyer, mais l’industrie les aide en leur fournissant des machines et robots en tous genres qui leur libèrent du “temps pour elle”.
Et les enfants dans tout ça ?
Ils sont de moins en moins nombreux, ce qui conduit à un recul démographique de plus en plus inquiétant pour l’avenir de la civilisation occidentale. Ceux qui restent néanmoins sont de moins en moins bien élevés, puisqu'ils ne côtoient depuis la naissance que des inconnus qui ne sont ni leur parents, ni leur voisins… Leur déconnexion à la nature devient de plus en plus préoccupante et la place des écrans prend une part de plus en plus importante de leur vie, avec des conséquences dramatiques sur leur santé.
A l’aube du 21ème siècle, le paradigme de la vie d’une femme est devenu exactement le même que celle d’un homme: obtenir le plus d’argent et le plus de pouvoir possible, afin d’être respecté par ses pairs. La maternité, et la parentalité de façon générale, n’est perçue que comme un frein à la carrière, donc un frein au développement personnel de l’individu, puisqu’il met en péril la quête d’argent et de pouvoir si importante. Le néo-féminisme en arrive même à promouvoir auprès des jeunes femmes une haine de la maternité et une honte de la dépendance financière à un homme.
Et les enfants dans tout ça ?
Ils sont les grands perdants du féminisme ! Source de conflit dans les couples, ils subissent l’explosion du nombre de divorces (demandés en écrasante majorité par les femmes), l’abandon dès l’âge de deux mois à des nourrices inconnues, l’alimentation industrielle dès la naissance avec la fin de l’allaitement naturel, le manque d’éducation puisque leurs parents n’ont plus de temps à leur consacrer, l’hypersexualisation ultra-précoce avec la révolution sexuelle et les écrans comme seules sources d’influences, l’éclatement de la cellule familiale comme modèle, etc…
Le mouvement “tradwife” peut donc être expliqué comme une volonté d’inversion de ce processus. L'exode urbain en cours depuis les années 2000 en France par exemple, est un élément intéressant. La recherche de métiers ancestraux comme l’artisanat et l’agriculture par les jeunes hommes est aussi un phénomène qui fait tendre une nouvelle génération vers une vie plus traditionnelle. De nombreux observateurs voient bien que la société occidentale-urbaine-industrielle arrive au bout d’un modèle basé sur le confort et la consommation à outrance qui nécessitait deux salaires à temps plein, et que de nouveaux paradigmes naissent comme la qualité de vie, le lien à la nature, le temps familial, la slow-life, etc…
Les “tradwives” entendent redorer le blason de la mère au foyer, en prônant des valeurs oubliées comme l’engagement dans le couple, le dévouement pour sa famille, le travail domestique, la magie de la maternité, etc… Pour ce faire, elles font ressurgir des méthodes, des organisations, des réflexes et des sentiments qui avaient été mis au placard par nos grands mères.
Il n’y a bien sur pas de volonté d’affrontement entre ces deux modèles, mais surtout un besoin de proposer une autre vision de la femme, de la famille, du foyer et de la répartition des rôles qui n’est plus du tout représentée aujourd’hui, afin d’équilibrer les options proposées aux jeunes gens des générations à venir…
Adrien des Sources